À l’approche des festivités de fin d’année, période habituellement prospère pour le secteur du jeu, Mattel et Hasbro, deux piliers de l’industrie ludique, anticipent un net ralentissement de leurs ventes. Dans un contexte marqué par l’inflation et la réduction des dépenses non essentielles, ces deux fabricants de jouets semblent naviguer dans des eaux tumultueuses.
Un horizon incertain pour Hasbro et Mattel
Hasbro, le créateur emblématique de jeux comme Monopoly, s’attend à une baisse significative de son chiffre d’affaires, estimée entre 13 et 15% pour l’année, revoyant à la hausse ses précédentes prévisions qui tablaient sur une réduction de 3% à 6%. La situation ne s’améliore pas avec les résultats du troisième trimestre, où la firme a enregistré un revenu de 1,50 milliard de dollars, inférieur aux 1,64 milliards attendus par les analystes. La branche principale, celle des jouets, a vu ses revenus chuter de 18%, impactant l’action de la société qui a perdu 12% avant l’ouverture de la bourse de Wall Street.
De son côté, Mattel n’est pas en reste avec une baisse de 10% de son titre, malgré le succès commercial du film « Barbie ». La société prévoit des recettes annuelles d’environ 119 millions d’euros grâce à cette franchise. Toutefois, le directeur financier, Anthony DiSilvestro, exprime sa préoccupation face à « un environnement macroéconomique difficile » susceptible d’affecter la demande.
Cette baisse de demande dans l’industrie du jouet, consécutive au pic de la pandémie de Covid-19, s’explique par la réticence des consommateurs à dépenser dans les loisirs, privilégiant d’autres postes de dépenses face à la montée des prix.
Les Perspectives pour 2023
Les deux compagnies américaines, Mattel Inc et Hasbro Inc, devraient présenter des perspectives peu réjouissantes pour l’année 2023. Après un boom pandémique, le secteur américain du jouet semble s’essouffler. Malgré un rebond au second semestre de cette année, les analystes restent sceptiques quant à la vitesse de la reprise économique, en raison de la prudence des consommateurs et des menaces de récession.
Les observations d’UBS indiquent un ralentissement dans les ventes de jouets en mars et avril par rapport aux mois précédents. La reprise des ventes au détail à Pâques n’a pas suffi pour éliminer de manière significative les stocks excédentaires. Arpine Kocharyan, analyste chez UBS, souligne une approche plus prudente des détaillants, souvent insuffisante par rapport à la demande réelle.