L’entrée en scène de robots humanoïdes dans l’univers laborieux des entrepôts d’Amazon constitue une illustration éloquente de l’avancée technologique en marche. Dans son entrepôt de Seattle, le géant a inauguré l’usage d’un robot humanoïde, nommé Digit, destiné à se charger des tâches ardues. Cette initiative, quoique prometteuse sur le papier, ne fait pas l’unanimité auprès des salariés du groupe, soulevant des inquiétudes quant à l’avenir de l’emploi humain dans ces centres névralgiques du géant de la vente en ligne.
Un nouvel horizon robotique chez Amazon
L’expérimentation de ce robot humanoïde constitue un tournant majeur dans l’approche qu’Amazon entretient vis-à-vis de la robotique. Conçu par Agility Robotics, une des entreprises dans laquelle Amazon a investi, Digit est programmé pour gérer des tâches répétitives et contraignantes. À travers un communiqué, Amazon a fait état de plus de 750 000 robots travaillant en symbiose avec ses salariés pour optimiser les tâches hautement répétitives, tout en libérant les employés pour une meilleure réponse aux exigences des clients. Il est question ici de la technologie Sequoia, désormais opérationnelle dans un centre de traitement des commandes à Houston, au Texas. Cette technologie permet d’accélérer jusqu’à 75 % le processus d’identification et de stockage des articles reçus, facilitant ainsi leur mise en vente sur la plateforme.
Parallèlement, Amazon Robotics, dans son antre de recherche et de développement en robotique situé au sud de Seattle, expérimente des solutions de manipulation mobile. Ces robots mobiles, à l’instar de Digit, sont dotés de la capacité de se déplacer tout en saisissant et en manipulant des objets. L’une des missions énoncées est d’assister les employés dans le recyclage des bacs, un processus jugé très répétitif. L’objectif ultime de ces innovations est de réduire les tâches fastidieuses des employés, tout en optimisant l’efficacité des opérations.
Les répercussions sur l’emploi : une préoccupation grandissante
Les appréhensions des salariés face à cette irruption de la robotique dans leur quotidien laborieux sont loin d’être infondées. La crainte d’une substitution massive des humains par des robots est palpable, bien qu’Amazon se veuille rassurant. La firme met en avant le déploiement de centaines de milliers de systèmes robotiques au cours de la dernière décennie, tout en créant simultanément des centaines de milliers de nouveaux emplois. Cependant, certains salariés demeurent sceptiques. Stuart Richards, membre du Syndicat Général, Municipal, Chaudronniers et Alliés (GMB Union), a exprimé à la BBC son inquiétude vis-à-vis de l’automatisation frénétique d’Amazon, perçue comme une menace pour l’emploi. Il dénonce une course effrénée aux suppressions d’emplois, avec des centaines de postes déjà éradiqués dans les centres de distribution.
L’essor de la robotique chez Amazon est un sujet de dualité. Il oscille entre l’optimisation des processus opérationnels et les inquiétudes légitimes concernant la pérennité des emplois humains. Cette transition vers une automatisation accrue des tâches est un reflet de la quête incessante d’efficacité et d’innovation, emblématique du monde du high-tech. Le dialogue entre le géant de la vente en ligne et ses salariés sera sans doute crucial pour naviguer à travers ces eaux inexplorées de la modernité technologique, où l’humain et la machine se disputent une place sous le même toit laborieux.